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Loi « Climat et Résilience : ça chauffe !

Adopté à l’Assemblée Nationale en première lecture, ce texte de loi lutte contre le réchauffement climatique, mais fait face à la grogne des associations et ONG pro-environnement. Objectif : réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Une mesure qui n’est jugée pas à la hauteur face à l’urgence climatique.


« Le gouvernement bride la loi face à des Français qui poussent pour en faire plus. » Martin Jaubert, militant auprès de l’association Alternatiba 06 rappelle que deux tiers des Français pensent que la question climatique devrait être prioritaire. La même proportion trouve que la France n’en fait pas assez.

Alors pourquoi ne pas inclure les citoyens dans les prises de décision ? C’était l’idée de la Convention citoyenne sur le climat. Elle a été lancée en 2019 et a réuni 150 citoyens tirés au sort. Ils se sont entretenus avec le gouvernement et ont réfléchi tous ensemble à des solutions pratiques dans un but commun : se battre contre les dérèglements climatiques. La loi intitulée « Climat et Résilience » s’établit autour de cinq thématiques de la vie quotidienne : consommer, produire et travailler, se déplacer, se loger et se nourrir. Elle s’appuie sur 146 propositions citoyennes mais pour Martin Jaubert, « la loi a été complètement détricotée, elle rogne leurs projets. »


Fervent défenseur du principe démocratique de cette Convention citoyenne, il se désole pourtant de constater le résultat final. « Les mesures citoyennes renfermaient un taux d’acceptabilité haut auprès des Français, seul les 110 kilomètres par heure sur l’autoroute a été vivement contesté. » Alors avec son mouvement qui lutte pour la justice sociale et pour faire rencontrer le grand public et les enjeux climatiques, il organise une marche. « Le but est d’être entendu et que notre parole soit réellement prise en compte », proteste Sandrine Jaubert, elle aussi adhérente de l’association écologiste.


En marche contre le gouvernement


Descendre dans la rue, le collectif Alternatiba 06 sait le faire. Cette fois-ci, c’est pour interpeller le gouvernement, faire pression sur les programmes et sur les candidats. L’objectif en ligne de mire: mettre au centre des débats la question du climat lors de la campagne présidentielle. Le rendez-vous est pris pour le 9 mai 14h. Départ Théâtre de Verdure « La marche d’après » s’élancera dans les ruelles niçoises. Les pancartes et les cris se mêleront pour scander l’insuffisance de ce projet de loi. « Pour un après pas comme avant », c’est leur slogan. « On veut dire qu’on n’est absolument pas ravis de cette loi. On en voulait une bien plus jolie, une bien plus ambitieuse, une qui correspondait à la volonté citoyenne. » Le but de la marche est de montrer l’ampleur du soutien populaire. Et de démontrer, selon eux, le décalage entre un groupe d’intérêt au pouvoir et la volonté du peuple.

Annoncée comme la grande loi verte du quinquennat Macron, pourquoi cette loi est-elle jugée insuffisante ?

Retour en 2015, la COP 21 avait permis de s’accorder sur une trajectoire de lutte contre le réchauffement climatique : maintenir la hausse en dessous de 2°C, voire la contenir en dessous de 1,5°C. La loi actuellement discutée à l’Assemblée Nationale ne permet pas de respecter cet engagement. « Elle a réduit les propositions des 150 citoyens, elle est largement en deçà de ce qui est nécessaire ! », alerte Martin Joubert.


Le déclic pour devenir écolo


Ces Français tirés au sort, au départ, ne sont « pas plus écolos que vous et moi ont été mis face à la réalité du problème et ont compris », assure-t-il. Comment ce déclic s’est-il produit ?

« La grande différence entre les 150 citoyens, les députés et la majorité des Français , pointe-t-il du doigt, c’est qu’eux ont eu le droit à deux week-ends d’information sur les problématiques environnementales. C’est ça dont tout le monde manque : de l’information quant à la réalité du problème. » , fait remarquer l’activiste. La France a de grosses lacunes, les Français sont en déficit d’informations mais il croit fermement que tout le monde serait naturellement enclin à prendre des mesures drastiques s’ils étaient formés correctement. Etre éveillé sur les problématiques climatiques c’est pouvoir en plus d’interpeller les autorités, agir à sa propre échelle.


« Il ne faut pas croire que l’on va sauver le climat ! », avoue-t-il, conscient de l’ironie de la situation. « Les petits gestes, on peut et on doit les faire ça permet d’aller dans le bon sens mais ce n’est pas suffisant sans la pleine implication de l’Etat. », argumente-t-il. La plus importante des résolutions à prendre, selon lui : réduire sa consommation de viande. « C’est ce qui a le plus de conséquences sur le climat », justifie-t-il. Mais, il conseille également de réduire son empreinte carbone en privilégiant des transports plus verts : « Chaussons simplement nos baskets et arrêtons de déplacer deux tonnes de métal pour faire deux kilomètres, c’est absurde ! ». Il incite aussi à essayer de partir moins loin en vacances. Au quotidien, être plus conscient écologiquement c’est aussi penser à mieux isoler son logement, ou diminuer ses déchets. « C’est intéressant mais ça ne remet pas en question fondamentalement le système, ce n’est pas consommer mieux qu’il faut, c’est consommer au moins. ». Alors une des solutions reste le vrac. Il s’agit d’une des composantes cette loi climat : consacrer d’ici 2030, 20% de la surface des grandes et moyennes surfaces au vrac.


Eloïse Esmingeaud



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