À Nice, les bibliothèques n’affichent pas leur soutien au mouvement de grève nationale. Aucune manifestation n’entrave leur accès ce 13 octobre. Les agents préfèrent se concentrer sur la mise en place de solutions pour que le passe sanitaire ne soit pas un frein à la culture.
Le contrôle du passe sanitaire est réalisé systématiquement par des agents de sécurité à l’entrée de la bibliothèque Louis Nucéra avant de passer dans le portique de sécurité.
« On s’est fait insulter de collabo et comparer à la Gestapo », témoigne Isabelle C. A., responsable à la bibliothèque Louis Nucéra. L’instauration du passe sanitaire a été vécue avec beaucoup de violence. « Pendant quelques heures, on a été souples, après on a appliqué strictement la règle comme demandé. »
Dans tous ces lieux culturels, la tendance de fréquentation est à la baisse. « On est mercredi, jour de grande affluence en temps normal, et regardez autour de vous, il n’y a pas plus parlant…», constate tristement la bibliothécaire. Le fautif circule sur toutes les bouches : le passe sanitaire.
Le devoir de service public avant tout !
Pas de pancartes aux slogans cinglants, ni de banderoles accusatrices, à l’entrée des bibliothèques seules les affiches des précautions sanitaires à adopter sont placardées. Le préavis de grève nationale lancé par les syndicats SUD Culture Solidaires et SUD-CT déposée ce 13 octobre ne trouve pas son public dans la capitale azuréenne. « Je n’étais même pas au courant de l’appel à la grève nationale », témoigne Pascale Z., responsable à la bibliothèque de quartier de St Roch. En centre-ville, la bibliothèque déclare être informée, mais ne pas soutenir ce mouvement pour diverses raisons qu’elle ne souhaite pas préciser.
« Ce qui est confortable ici, c’est qu’on n’a pas nous-mêmes à réaliser les contrôles, ce sont deux professionnels de la sécurité qui le font avec beaucoup de professionnalisme et de gentillesse », se réjouit la fonctionnaire. À Nice, aucun agent n’a été privé de son emploi. Tous, se sont pliés à la réglementation en vigueur, en fournissant soit une preuve d’un schéma vaccinal complet soit un test négatif toutes les 72 heures à leur employeur, assure Isabelle.
Le « click and collect », une solution anti-frustration
« On fait tout pour que chacun reparte avec des livres, même s’ils n’ont pas de passe surtout dans les quartiers ». Dans cette bibliothèque de proximité comme en centre-ville, personne ne s’en va les mains vides. S’ils ne peuvent pas rentrer, ce sont les bibliothécaires qui viennent à eux. Elles se démènent pour toujours trouver un moyen d’aider les lecteurs, passe ou pas passe pour un objectif : zéro frustration !
« Cliquer et emprunter ! » Le système permet à ceux qui refusent d’adopter le passe sanitaire de ne pas être complètement lésés. Isabelle court d’allées en allées pour répondre à la demande des usagers derrière leur écran. 170 clics dans la journée, c'est autant de documents à aller dénicher dans les rayons de la bibliothèque. Le « click and collect » a triplé depuis l’instauration du fameux QR Code. Cette nouvelle habitude tend à compenser voire remplacer le manque d’usagers dans les rayons truffés d'ouvrages.
Eloïse Esmingeaud